45 images Created 9 Aug 2017
Chez les femmes de Thiaroye
Avec 77 jeunes hommes disparus en mer, Thiaroye-sur-mer se classe parmi les communautés du Sénégal les plus touchées par le «phénomène des pirogues». On appelle ainsi une vague massive de départs vers l'Europe qui a atteint son apogée entre les années 2005 et 2008.
Les familles de Thiaroye, qui ont longtemps vécu des produits de la mer et de la culture de la terre, ont vu leurs vies bouleversées par la croissance démographique et urbaine. Face à la pression économique, les jeunes générations se sont détournées de la pêche et beaucoup ont choisi l'exode, dans l'espoir de se bâtir un futur meilleur et d'aider leur famille.
La militarisation du détroit de Gibraltar les a poussés vers des voies navigables de plus en plus dangereuses : les îles Canaries sont devenues leur porte pour l'Europe, au départ des côtes de la Mauritanie ou du Sénégal.
Les communautés de pêcheurs comme celle de Thiaroye, possédant des embarcations et une bonne connaissance de la mer, sont naturellement devenues des zones de départ.
Yayi Bayam Diouf a perdu son fils dans un naufrage en 2006 - une tragédie qui peut aujourd'hui sembler tristement familière. La même année, elle fonde le Collectif des Femmes contre l'immigration illégale de Thiaroye-sur-mer, qui en regroupe toujours 375. La couverture médiatique de leur mouvement a attiré l'aide étrangère. Le soutien financier de la coopération espagnole, a ainsi permis aux mères d'organiser des séances de projections de films pour sensibiliser les adolescents aux risques du départ et ouvrir un centre de formation pour leur offrir de nouvelles perspectives.
Mais les soutiens se sont peu à peu taris.
Avec la crise de 2008, la coopération espagnole n'a pas renouvelé son financement et le projet a perdu une partie de sa dynamique. Aujourd'hui, les mères, toujours solidaires et actives, demeurent seules face aux difficultés pour nourrir leur famille, tandis que le contexte économique ne s'améliore pas et que les jeunes rêvent toujours d'ailleurs.
Reportage réalisé avec les journalistes Aurélie Darbouret et Isabelle Mayault // Collectif 2026 – c2026.info
Les familles de Thiaroye, qui ont longtemps vécu des produits de la mer et de la culture de la terre, ont vu leurs vies bouleversées par la croissance démographique et urbaine. Face à la pression économique, les jeunes générations se sont détournées de la pêche et beaucoup ont choisi l'exode, dans l'espoir de se bâtir un futur meilleur et d'aider leur famille.
La militarisation du détroit de Gibraltar les a poussés vers des voies navigables de plus en plus dangereuses : les îles Canaries sont devenues leur porte pour l'Europe, au départ des côtes de la Mauritanie ou du Sénégal.
Les communautés de pêcheurs comme celle de Thiaroye, possédant des embarcations et une bonne connaissance de la mer, sont naturellement devenues des zones de départ.
Yayi Bayam Diouf a perdu son fils dans un naufrage en 2006 - une tragédie qui peut aujourd'hui sembler tristement familière. La même année, elle fonde le Collectif des Femmes contre l'immigration illégale de Thiaroye-sur-mer, qui en regroupe toujours 375. La couverture médiatique de leur mouvement a attiré l'aide étrangère. Le soutien financier de la coopération espagnole, a ainsi permis aux mères d'organiser des séances de projections de films pour sensibiliser les adolescents aux risques du départ et ouvrir un centre de formation pour leur offrir de nouvelles perspectives.
Mais les soutiens se sont peu à peu taris.
Avec la crise de 2008, la coopération espagnole n'a pas renouvelé son financement et le projet a perdu une partie de sa dynamique. Aujourd'hui, les mères, toujours solidaires et actives, demeurent seules face aux difficultés pour nourrir leur famille, tandis que le contexte économique ne s'améliore pas et que les jeunes rêvent toujours d'ailleurs.
Reportage réalisé avec les journalistes Aurélie Darbouret et Isabelle Mayault // Collectif 2026 – c2026.info